Le Thu, 24 Feb 2022 16:40:52 +0100,
Patrice Karatchentzeff <patrice.karatchentzeff@???> a écrit :
> Le problème avec les utilisateurs du libre, c'est qu'ils connaissent
> très mal les licences :)
Je pense que Stallman et la FSF ont une compréhension bien plus
claire et bien plus fine des licences que l'immense majorité des requins
de la propriété intellectuelle et des droits dérivés (c'est le droit qui
dérive...) et les nécrophages intellectuels en général même quand ils
sont avocats.
> Les licences libres sont fondées sur le droit inaliénable de droit
> d'auteur (le copyrgight), le truc que justement combattait Stallman.
>
> En utilisant justement ce droit d'auteur, et donc la propriété de
> l'auteur (on parle bien de propriété au sens où les anarchistes la
> détestent le plus !!!), le monde du logiciel libre a créé un système
> ouvert. » > Donc pour que ce système reste ouvert, il faut donc respecter ce que
> le capitalisme a de plus cher : le droit à la propriété.
C'est là tout le problème : L'appropriation intellectuelle par la
société marchande. Il y a deux vision du monde qui s'affrontent: Celle
où la propriété est une exception à la règle, et celle où «les biens
communs» et la Nature sont une exception à la propriété privée. Il n'y a
aucun «droit inaliénable» dans la propriété de choses, sinon son
caractère sacré dans une société régie par la convoitise, mais c'est un
choix. D'ailleurs ceux qui réclament le plus cette «inaliénabilité»
dans la possession oublie «l'inaliénabilité» des personnes a être elle
même (esclavage, servage, non respect du vivant et de la nature qui ne
leur appartient pas...).
> Bref, on lit beaucoup de conneries sur les licences (de la part des
> gens du monde libre) et manifestement, après 40 ans, ce n'est pas près
> de cesser. L'endroit où je lis le plus de débilités sur les licences
> est LinuxFr. La jeune génération n'a rien compris (en général) aux
> licences du libre (mais le monde de l'entreprise, très bien !).
>
> Peut-être parce qu'elle ne les a jamais lues. Ou bien qu'elle ne sait
> pas lire :)
Moi je trouve qu'on entend encore plus de connerie par les requins de
l'appropriation intellectuelle, des pervers des droits dérivés, et
grâce aux lois Walt-Disney, des exploiteurs de cadavres intellectuels,
le seul domaine ou les «droits» courent toujours quand l'objet
juridique a cessé d'exister.
Non seulement ils ont pervertis le droit d'auteur qui à leur création,
je le rappelle, étaient une «exception au droit» faite pour protéger
les auteurs non pas contre leur public, mais CONTRE LES MARCHANDS qui
s'appropriaient leur œuvres pour faire de l'argent avec, ce qu'on
appelle la contrefaçon ou le plagiat. Au passage, le vol c'est
soustraire une objet, une idée ne se soustrait pas, et un piratage
c'est attaquer avec usage de la violence un navire ou un moyen de
transport.
Sinon, le droit d'auteur Français n'est pas le copyright, le droit
anglo-saxon et français sont assez différent dans leur nature. Et
d'ailleurs c'est pas mal de rappeler justement certaines règles qui
manquent à la compréhension :
Le droit d'auteur en France a 2 volets bien distinct, et je trouve
qu'il y a beaucoup de points communs entre la conception originelle du
droit d'auteur et la Common Creative:
1. Le droit patrimonial : Ça concerne l'attribution à l'auteur, et au
respect de l'auteur et de son œuvre qui conduit à un certain contrôle de
sa diffusion, à savoir le respect de l'intégrité de l'œuvre. Par
exemple pour faire un film depuis un roman, il est prudent de
collaborer avec l'auteur (ou ses «ayants droit») pour éviter les litiges
vu l'inévitable transformation de l'œuvre.
2. Les droits de diffusion, donc sous quelle conditions et avec
quels accords contractuels, commerciaux ou pas.
Bref, quelques remarques supplémentaires:
Si beaucoup de libristes on une notion floue c'est parce qu'ils suivent
les lois de la nature et de la logique au lieu de suivre les
lois de la convoitise. La propriété est et doit être une exception à la
Nature et au biens publics et non l'inverse.
La société de convoitise a décidé du contraire et fait que sans
mention, une œuvre est par défaut non libre. Ce n'est pas la logique
qui veut qu'on prouve que le père-noël existe et non pas de prouver
qu'il n'existe pas.
Un bébé ne devrait pas avoir à connaître la loi et prendre un avocat
pour faire un contrat afin préciser les conditions des tétés pour
que sa mère le nourrisse sans le facturer à crédit.
Il ne faut pas confondre les choix d'une société compétitive dirigée par
l'argent et la convoitise avec la «normalité» ou «les lois naturelles».
D'autres modèles de sociétés sont possibles, et d'ailleurs co-existes à
certaines échelle comme la famille et les proches. L'argent c'est pour
faire des transaction avec «l'ennemi». Le système solidaire est la règle
générale avec les proches.
Le capitalisme nous enfume, et c'est bien toute la problématique du
«libre» et de l'obligation de faire des licences défensives dans une
logique biaisée par le système.