Re: Dans la série Windows rachete SCO/Unix

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Author: nicolas_tripon
Date:  
To: guilde
Subject: Re: Dans la série Windows rachete SCO/Unix
>J'ai l'impression que plus cela va plus M$ télécommande cette sociéte :
>c'est la premième brèche (à ma connaissance) de ce type dans le coeur du
>systeme et cela va pile poil dans la politique de FUD de la firme de
>Redmond.


Microsoft a toujours eu des liens privilégiés avec SCO. Mais il faut
distinguer deux phases dans la vie de cette dernière.
D'abord, le SCO historique, celui qui vendait Xenix, le portage fait par
Microsoft du Unix de Bell Labs sur x86. Bell Labs ont été "externalisés"
par AT&T sous le nom de Unix System Labs ; achetés d'abord par Novell, ils
ont été revendus à SCO ; de ce fait, SCO est devenu propriétaire d'une
seconde ligne de produits Unix : Unixware ; par la suite, Xenix s'est
fondu dans Unixware. Cette première vie de SCO s'arrête il y a un an ou
deux, quand une partie de ses activités est "externalisée", SCO ne gardant
que la partie Unixware. Les liens avec Microsoft sont indéniables pendant
ce temps : MS a aidé au démarrage de SCO, et SCO vendait un produit de MS.
Toujours pendant cette première vie, SCO s'est alliée à Intel et IBM
pour porter Unix à l'architecture IA-64. Pendant ce projet, du code de
Unixware a été incorporé dans AIX, légalement, à cause des licences
croisées. C'est là la pomme de discorde.
La seconde vie de SCO commence par son rachat par Caldera il y a un an
ou deux. Caldera a été fondée par des ingénieurs de Novell pour vendre du
Linux pour l'entreprise. Culture Unix, anti-Microsoft ; Novell, déjà,
avait beaucoup souffert de la concurrence déloyale de Microsoft. Après le
rachat de SCO, Caldera change de nom pour devenir SCO. Deux produits :
Linux et Unixware.
Mais les affaires vont mal. Une sortie de la crise serait son rachat par
IBM. D'où son offensive contre celle-ci, en l'accusant d'avoir donné à
Linux le code de Unixware incorporé dans AIX. Le dédommagement demandé
dépasse la valeur de l'entreprise, d'où la supposition que SCO essaie de
se faire racheter.
C'est IBM qui est en première ligne. Linux ne sera touché que par le
doute et l'hésitation des entreprises tant que le procès n'est pas fini.
Et SCO n'a pas encore dévoilé ses accusations précises. Pour bonne raison,
sans doute : le développement de Linux étant ouvert, on connaît le moment
où chaque caractéristique a été ajoutée. Si, par exemple, SCO attaquait
Linux sur le SMP, on saurait qu'en 1998 déjà Linux pouvait tourner sur 24
processeurs, alors que Unixware est encore limité à huit : le code ne
pouvait donc pas venir de Unixware. Mais même s'il venait, il est devenu
libre, ayant été distribué par SCO sous GPL pendant des années.
Pour lutter contre le FUD (fear, uncertainty, doubt), la riposte
s'organise :

http://www.linuxtag.org/2003/en/press/releases.xsp?id=3

C'est une idée qui pourrait marcher en France, aussi.
Est-ce Microsoft télécommande SCO ? Plutôt, SCO est tombé entre les
mains des financiers et avocats, et Microsoft, en prédateur averti, sait
comment profiter de la zizanie.
-Nicolas Tripon