Merci Olivier pour ton argumentaire détaillé.
J'ai tout de meme l'impression qu'il reste un blocage psychologique
quelque part. La rationalité et l'évidence ne suffisent pas toujours
pour motiver le changement. Il y a une expérience en psychologie qui a
observé que le conformisme est parfois plus fort que la rationalité :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Asch
http://www.dailymotion.com/video/x738r9_asch-experience-traduction_tech
Bref, "le petit neveu Marcel" et "Manu, le fils du voisin de palier"
sont vraiment enquiquinant.
Pour un linuxien déjà convaincu, ce conformisme peut paraitre dingue.
Mais en sortant du domaine informatique, on peut arriver à mieux
ressentir cette pression du conformisme. Par exemple avec la langue
"Esperento". Tous les arguments rationnels disent qu'il s'agit de la
langue optimale qui fait la synthèse des qualités des autres langues,
bref la langue la mieux pensée techniquement. Pourtant, le poids de
l'anglais étouffe l'émergence de l'esperanto. Pourquoi changer (meme
pour mieux) quand tout le monde utilise déjà l'anglais...
Le 11 septembre 2011 21:07, Olivier Allard-Jacquin <olivieraj@???> a écrit :
> Bonjour,
>
> Le 05/09/2011 20:14, samuel veyre a écrit :
>> Bonsoir,
>>
>> Il y a quelques mois [1], le bureau de la Guilde a été contacté pour
>> étudier la création d'une recyclerie d'ordinateurs équipés de
>> logiciels libres. La prochaine étape est une réunion vendredi prochain
>> à 9h dans les locaux de l'Atelier de Bourgammon [2]
>>
>> La vente d'ordinateurs d'occasion avec GNU/Linux a déjà été
>> expérimentée dans le passé et fut un échec sur le plan commercial. Les
>> clients ne connaissant pas "ce truc Linux" avaient tendance à fuir. La
>> boutique accueille beaucoup de clients en difficulté sociale. Leur
>> proposer des ordinateurs avec un systéme lui aussi marginal avait
>> tendance à les isoler encore plus. La gratuité, la qualité, les
>> valeurs de partages et d'échanges ...tout cela passait au second plan
>> par rapport à la volonté de s'intégrer socialement et la volonté de
>> ressembler "aux autres" et donc d'avoir du Microsoft.
>>
>> Je voulais savoir si vous aviez d'autres echos sur ce genre
>> d'expérience pour m'aider à préparer cette rencontre. Que pensez vous
>> de ce paradoxe : un système informatique à vocation sociale qui est
>> refusé par la population justement en difficulté sociale. Comment
>> sortir de ce cercle vicieux selon vous ?
>>
>> Merci d'avance pour vos idées.
>>
>> Samuel VEYRE
>>
>> [1] = http://www.guilde.asso.fr/wiki/Recyclerie_Seyssinet
>> [2] = Michel Boudol
>> http://solidariteenfance.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=19&Itemid=2
>> Atelier du Bourgammon 48 rue du Bourgamon Saint Martin d'Hères
>> [3] = http://www.framablog.org/index.php/post/2011/01/04/emmaus-logiciels-libres-interview-patrick
>
> Navré de répondre très en retard sur le sujet.
>
> Je pense qu'en terme d'argumentaire pro-Linux, on peut citer:
> - le coût de la licence "initiale" de Windows (ie: Celle qui va avec
> l'ordinateur)
>
> - le coût des licences qui pourraient suivre, si l'utilisateur veut
> suivre l'évolution de Windows (XP, Vista, Senven, 8, ...). Sachant
> d'autant plus que le matériel a de forte chance de ne plus suivre (qui a
> fait tourner un Windows 7 sur une machine à 256Mo de mémoire vive ?)
>
> - le coût des licences qui sont attachés à Windows. Je pense bien sûr à
> MS-Office (puisque l'on reste dans le cadre du "faisons comme tout le
> monde"), Photoshop, et autres produits du genre
>
> - a tout ces argumentaires de coût, une contre argumentation est de dire
> que toutes ces licences se "piratent" sans peine, et qu'un petit tour
> sur internet permet de trouver tout les outils qui vont bien. Oui, mais
> outre l'aspect purement légal de la chose, ces outils ne sont pas
> forcément facile à utiliser, peuvent avoir des trojan ou autre
> joyeusetés. De plus Microsoft met en place des outils ("Genius
> advantage") permettant de traquer ces machines non licenciées, et
> éventuellement leur mener la vie dure (*)
>
> - toujours dans le soucis de l'évolution, les anciennes machines (si
> elles sont en recyclage, c'est qu'elles sont anciennes) ne supportent
> pas facilement des versions récentes de Windows & ou des softs qui y
> sont associés
>
> - de plus, cela peut devenir excessivement difficile d'installer un
> Windows "ancien" (XP par exemple) sur une machine assez récente (vendu
> avec Vista par exemple) (**)
>
> - Avec Windows, vient évidement sa cohorte de virus, spyware, trojan, et
> autres joyeusetés. Pour les personnes ne maîtrisant pas réellement bien
> Windows (j'insiste sur le terme "réellement"), l'apparition de ces
> "cochonneries" va rapidement tourner au cauchemars, avec des
> ralentissements, du pourriel, des plantages à répétitions, etc... Et
> pour une machine ancienne, cela peut devenir très pénible. Je dirais
> que, pour l'instant, Linux n'est pas confronté à ce genre de problèmes,
> et que c'est un bon argumentaire.
>
> - Evidement, on pourra toujours contre-argumenter qu'il y a toujours "le
> petit neveu Marcel", ou "Manu, le fils du voisin de palier", qui s'y
> "connaissent bien" en informatique, et qui pourront toujours, moyennant
> ou non finances, réparer le Windows tout cassé. Outre le fait que les CD
> (pirates ?) de Windows récents ne s'installe pas forcément sur du
> matériel vétuste, il y a toujours un problème de qualité du boulot,
> notamment dans la prévention de futurs problème. Parmi ces "bidouilleurs
> du soir", qui connaît réelement les bonnes clés de registre à changer,
> afin de sécuriser un minimum la machine ? Les "autorun.inf" à
> neutraliser sur les clés USB, afin d'éviter que les virus choppés au
> boulot ou à l'école n'infecte la machine perso ? Sans parler de
> configurer correctement l'antivirus/spyware/firewall, et tout ce qui va
> avec...
>
> Bref, Windows peut devenir un sacré problème à la longue. Alors qu'un
> Linux, si il est installé proprement, peu fonctionner sans avoir besoin
> de support.
>
> (*): Dernier exemple en date : Un collègue utilisait depuis longtemps un
> Office 2000, bien entendu piraté. Il a voulut passer dans la légalité,
> en achetant un Office 2010. Sauf que ce dernier a refusé de s'installer,
> car il avait trouver des traces du précédent Office piraté (message
> d'erreur sans équivoque). Il en sera bon pour... reformater son disque dur.
>
> (**): Le mois dernier par exemple, j'ai passé 2 jours à installer un
> Windows XP sur une machine "Acer" pourvu initialement de Windows Vista
> (demande de l'amie pour qui j'ai fait ce boulot). Problèmes énormes pour
> le SATA et la carte son, dont il a fallut que je modifie à la main les
> "*.inf" des drivers trouvés chez le constructeur du chipset. Acer, de
> son coté, indiquait très clairement qu'il n'y avait AUCUN support pour
> XP pour cette machine-là. Et pour info, la Debian "Testing" que j'ai
> installé en parallèle n'a, bien sûr, posé aucun problème...
>
> Cordialement,
>
> Olivier
> --
> ~~~~~~~ _____/\_____ ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
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