Le Mardi 6 Mai 2003 08:31, Benoit Lion a écrit :
> Pour compléter le débat, travaillant à l'intérieur de cette vénérable
> boutique, je voudrais apporter quelques précisions. Le message de départ
> concernait un ènième projet de cartable électronique. C'est la marotte
> actuelle des conseils généraux, et j'insiste bien là-dessus.
Du côté des SSII, on est très au courant de cette marotte issue des
constructeurs de matériel (un débouché extraordinaire qui vient en complément
de ce qui c'est fait dans les université il y a quelques années) mais qui
rencontre un large écho dans le monde de la politique locale. C'est porteur
électoralement semble-t-il, en tout cas d'après des élus. Faudra voir si ça
l'est autant auprès des électeurs et de leur portefeuille.
> D'ailleurs la première réponse d'Hervé a cité précisément un personne du
> conseil général de l'isère.
Les Conseils Généraux ont des positions très diverses par rapport au logiciel
libre, tout comme les conseils régionaux. Certains on toute l'informatique
non décisionnelle sur du libre, d'autre l'interdisent de facto. Beaucoup en
ont un peu, au gré des besoins et des budgets. Quelques un ont testés par
exemple en 2000-2001 la station de travail en client léger. Je connaîs ainsi
un Conseil Régional qui doit avoir une centaine de clients légers Linux. Mais
ça reste marginal.
> C'est certainement dans cette voie là que le travail le plus important
> reste à faire. A l'éducation nationale la question des logiciels libres est
> bien entrée dans les moeurs. Pour les serveurs, l'affaire est pratiquement
> réglée, mais là comme ailleurs la question sensible est celle des postes de
> travail. Grâce à Mozilla et Open Office on progresse mais on reste encore
> souvent coincé sur des logiciels windows sans équivalent libre.
> [...]
Il existe des solutions type Wmware ou Win4Lin. C'est pas forcément la panacée
dans le sens où on mélange les deux systèmes mais il permet de faire basculer
tous les postes d'une entité sans perdre les logiciels métiers. Win4Lin de ce
point de vue est très intéressant car il permet dans son édition Terminal de
faire du distribué sur des clients légers.
On a testé et vérifié ce type de solution dans des environnements plutôt
industriels mais on a de la demande éducative via des administrations locales
ou régionales et ces logiciels nous évitent la réponse du fait que l'on ne
prend pas en compte les problématiques métiers.
En fait, du côté politique, les actions sont liés à des problématiques
"bassement électorales" (impact, image de marque, coût médiatique). Le
logiciel libre est vu comme un paramètre "social" et "affectif" dans
l'équation électorale.
Je travaille actuellement sur plusieurs opérations de stations de travail pour
des entités politiques et le coût réel de la solution est un argument
secondaire dans la discussion. L'aspect autonomie a pris une très grande
importance et l'idée d'innovation (sans risque) est devenu un critère fort
puisque la très grande souplesse des outils "libres" (GNU ou non) permet
d'imaginer des solutions sur mesure. En somme le "libre" permet de dire à des
interlocuteurs: "on a une solution qui nous appartient, qui est éthiquement
correcte et en plus faite sur mesure pour un coût inférieure ou identique à
ce que nous aurait coûter la version avec un logiciel du marché". La
situation n'est pas idyllique mais pas loin.
Pour l'Isère ou le Rhône, je déconseille des opérations comme celle que j'ai
vue, c'est à dire pétitionnaire. C'est voué à l'échec à moins d'être vraiment
très nombreux. En tout cas, toutes les expériences que je connaîs ont
échouées.
Par contre, si sur cette liste il y a des IEN ou des gens du CRDP ou des
services informatiques du Conseil Régional ou du Conseil Général, on doit
pouvoir fort gentiment inviter quelques vieux messieurs à une démonstration
in situ et in vivo des applications libres. On organise dans un autre pays
européen ce type d'opération en ce moment pour convaincre des politiques de
faire le pas vers le logiciel libre avec un constructeur et notre SSII. Mais
c'est avant toute chose un travail de lobbying et de patience en choisissant
les interlocuteurs et en acceptant qu'ils aient d'autres préocuppations que
le logiciel libre, c'est à dire en adaptant le discours (et pas forcément en
parlant "sous").
> En attendant voilà les pointeurs sur les distributions dont il a été
> [...]
J'insiste sur l'excellente facture technique des trois produits. Pour ceux que
ça tente de voir ce qui se fait à l'étranger pour l'éducatif:
http://www.linex.org (attention, elle est entièrement en castillan)
Rappel: Le ministère locale de l'Education Nationale d'Extramadure en Espagne
(et désormais d'Andalousie) utilise Linux pour ses postes clients dans un
cadre d'un vaste projet d'informatique populaire. Pour d'autres projets
similaires voir le Linux Mag 50.
--
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