> Je propose un sujet "épineux". Les clefs de protection contre la
> copie des CDs (dont le fameux Céline Dion de Sony) fait couler beaucoup
> d'encre.
Pas tant que ça, faut pas d'encre pour écrire en HTML ;-) Mais ce ne
sont pas les réactions qui manquent, il y a déjà des procès en cours
aux U.S. contre les éditeurs d'albums protégés. Et les sites d'infos ne
manquent pas, entre autre pour une liste des albums en question:
http://www.fatchucks.com/z3.cd.html
> Les articles font références aux déboires des machines Macintosh sur cette
> affaire. Mais quid de Linux ?
>
> Si Linux se révèle capable d'ignorer cette fameuse clef anti-copie,
> ne risque-t-on pas de le voir accuser par les "majors" comme source des
> copies pirates ?
Même si ça arrive, c'est sans importance, il y a bien trop de
possibilités d'usage légal de Linux pour que ça ait le moindre impact.
Et bien au contraire, si Linux était accusé sérieusement d'être un
outil de piratage et menacé d'être interdit pour cette raison, ça
serait tellement gros que ça se retournerait forcément contre les
lois qui le permettent. Parfois, prendre une loi stupide au pied de
la lettre est le meilleur moyen de la réduire à néant.
Mais en fait, le problème des majors avec Linux ne se limite pas à
la lecture sur un PC. Les futures chaines HiFi ont toutes les chances
de ressembler à ça :
http://www.mp3newswire.net/stories/2002/mpst.html
Personne ne prétendra que ce genre de matériel est un PC, ni même
un ordinateur au sens où on l'entend habituellement... Et pourtant,
l'incompatibilité avec au moins certains des pseudo-CD dégradés,
quel que soit le nom qu'on leur donne, est assurée.
Il ne faut pas chercher plus loin le refus des fabricants de matériel
de cautionner les essais de protection des majors, les fabricants
savent parfaitement que c'est leur propre business qui est en jeu à
terme, et ils ne feront pas plus de cadeaux qu'ils n'en ont fait dans
le passé. Comme ce qu'ils ont fait avec le zonage des DVD, entre autres
exemple. Quasiment tous les lecteurs de DVD sont dézonables, et ceux
qui ne le sont pas sont presque invendables. Ca n'avait pas vraiment
été prévu par les éditeurs de contenu... Et du coup, ils cherchent des
parades, et la seule qu'ils ont trouvé, ce sont des lois encadrant le
développement de la technologie. Ce qui ne peut qu'aboutir à un gros
clash un jour, car on ne peut pas encore passer de lois obligeant les
consommateurs à acheter ce qu'ils ne veulent pas...
Mais comme les fabricants ne sont pas si bêtes, ils ont très bien
compris que c'est ce point que Microsoft voudrait utiliser pour
s'imposer comme acteur incontournable des logiciels internes des
futures chaines HiFi et autres équipements d'accès à du contenu.
Sauf que Microsoft étant aussi un vendeur de matériel aux dernières
nouvelles, les autres fabricants ne vont sûrement pas ouvrir en grand
la porte de l'accès au design interne de leur produits...
Ca va probablement être assez amusant de suivre la position de Microsoft
dans les prochains temps, car vouloir satisfaire à la fois les
fabricants de matériel et les éditeurs de contenu, tout en étant
eux-même les deux, c'est vraiment chercher à résoudre la quadrature
du cercle. Et même Microsoft risque d'avoir énormément de mal à trouver
une solution intermédiaire sans se mettre à dos soit les fabricants,
soit les éditeurs, soit les consommateurs qui ont toujours le dernier
mot quand même. Et à moins qu'ils n'aient des idées de génie, ça
risque d'être un méga-flop, vu que pour l'instant, leur stratégie a tout
l'air de reposer sur les brevets et autres tactiques du même genre, et
ça ne sera pas forcément suffisant pour devenir les grand maîtres du
DRM (Digital Rights Management). D'un autre côté, il n'y a guère qu'eux
qu'y aient le courage (ou la folie) d'essayer...
> De toute façon, le commentaire de Philips sur l'affaire est clair:
> ce type de support n'est techniquement plus un 'CD', d'où l'absence
> du logo "compact disc" sur ces produits.
Ceci dit pour la suite, s'il y a une chose qui est sûre, c'est que les
fabricants de matériel ne vont pas franchement faire d'efforts pour
assurer la compatibilité. Ca ne va pas dans le sens de leur intérêt,
et s'il y a une chose de surprenante, c'est que Philips l'annonce
ouvertement, alors que précédemment leurs choix se faisaient plutôt
sous le manteau sans beaucoup de publicité... Même si ça ne parait
pas lié au premier abord, c'est d'une certaine façon un message en
direction de Microsoft pour dire que c'est eux qui maitrisent les
standards dans ce domaine, et qu'ils ne se laisseront pas déborder
sans réagir.
Comme quoi, ce n'est pas si anodin tout ça, et ça va un peu plus
loin que le simple fait de savoir si on peut lire ou non les
albums protégés sous Linux. Ca serait d'ailleurs intéressant de
savoir s'il y a dans la communauté Linux des gens intéressés par
l'implémentation de DRM sous une forme ou une autre, ou si au
contraire l'opinion couramment partagée est que toute forme de DRM
est totalement inutile et vouée à l'échec, au même titre que
n'importe quelle protection, et qu'il y a de toute façon bien mieux
à faire ailleurs. Vu que l'histoire des protections sur micro dans
les années 80 est plutôt bien connue dans la communauté, je pencherai
personnellement pour la seconde solution...